Du 30 septembre 2024 au 04 octobre 2024, Sébastien Laurent, formateur au centre de compétence Formalim était en mission au Sénégal dans le cadre du projet de coopération 2021-2025. L’importance de cette collaboration vise l’autonomie alimentaire du pays et ainsi limiter l’émigration des jeunes vers l’étranger.
Quels en sont les objectifs ?
- Renforcer significativement et durablement l’employabilité des futurs acteurs du secteur agroalimentaire via notamment la formation des formateurs
- Mettre à jour les référentiels, contenus et titres de formation en agroalimentaire de l’Office National de Formation Professionnelle du Sénégal (ONFP)
Programme de la formation
- Echanges sur l’industrie alimentaire et écoute active
- Transformation laitière (fromage et yaourt)
- Sécurité alimentaire
- Bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication
- Péremptions, traçabilité, food defense
- Nettoyage et désinfection
- Documents de production et enregistrement
- Recherche de documentation
Notre formateur s'est rendu à Dakar, dans le quartier d'Ouakam , au sein de l’ESGIB SUP (Ecole Supérieure de Génie Industriel et Biologie).
La première journée a été marquée par la visite du Directeur Général de l’ONFP Monsieur Mouhamadou Lamine Bara Lo. Cette rencontre nous a permis d’acter les objectifs de la formation et les attentes des participants.
Dès le premier jour de formation, il était important de mettre l’accent sur l’écoute active des besoins des participants en laissant chaque personne s’exprimer librement. Certains formateurs avaient déjà des process de transformation et des produits assez évolués, d’autres semblaient plus loin de la réalité agro-industrielle européenne et certains étaient plutôt centrés sur le secteur de l’HORECA.
Les premiers modules abordés ont été la sécurité alimentaire, les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication. Le lendemain, nous avons abordé le lait, ses composants, ses caractéristiques particulières, les contrôles importants à effectuer ainsi que tous les dérivés issus de ce produit naturel de base.
Grâce au programme de formation, les participants ont pu acquérir de nouvelles connaissances ou les approfondir dans le but de renforcer leurs réseaux professionnels et l’impact de leurs formations.
Nous avons pu transmettre des documents de formation (recettes, documents de production, HACCP restauration, …) et des supports de cours afin de compléter la boîte à outils de chaque formateur.
Même si la mission a été très courte, deux points importants ont été identifiés comme des freins au développement alimentaire du pays :
La chaîne du froid
A Dakar, le lait manque et dans d’autres régions, on ne sait pas quoi en faire donc on le jette ! La chaîne du froid est un facteur essentiel dans le secteur laitier. Afin de pouvoir le transformer et le transporter, les producteurs et transformateurs doivent être équipés de chambres froides et/ou de véhicules réfrigérés (à température dirigée).
La responsabilisation et la rigueur du personnel
Les règles d’hygiène et de sécurité sont essentielles à respecter en alimentaire. Les travailleurs doivent passer par une formation de base, une sensibilisation mais cela ne suffit pas. Les dangers doivent être complètement maîtrisés et cela passe par des contrôles rigoureux, des analyses et des enregistrements complets qui doivent être scrupuleusement suivis afin d’assurer la qualité des produits. Des pistes ont été abordées mais mon manque d’expérience dans ce pays et de connaissances des conditions de travail ne permettent pas d’aller au fond des choses.
Une semaine de formation remplie de partages, d'échanges et de contacts enrichissants
La formation s'est clôturée, le cœur serré, par un débriefing de chaque participant, des applaudissements et des photos souvenirs. Des liens se sont créés et les contacts restent via les réseaux. Le peuple sénégalais a le cœur ouvert, regorge de solidarité et d’écoute, des valeurs qui sont parfois oubliées sur notre vieux continent. Cette expérience enrichissante a été une réussite tant professionnelle qu’humaine.